Peut-on végétaliser la Lune ?
Des scientifiques brésiliens ont découvert en Antarctique deux végétaux susceptibles de pousser sur le sol lunaire. Un pas en avant pour végétaliser la Lune ? Et pourquoi pas ?
L’Antarctique, contrairement à ce qu’on pense souvent, est loin d’être seulement un désert de glace. De nombreuses espèces y vivent, et pas seulement quelques manchots. Des végétaux « extrémophiles » (capables de supporter des conditions extrêmes – température, pression, vide, acidité, salinité…) y prospèrent. Une équipe de la base scientifique brésilienne Comandante Ferraz située sur l’île du Roi-George s’est intéressée à deux de ces espèces : la mousse Sanionia uncinata et la fleur Colobanthus quitensis.
Ces plantes aux capacités étonnantes pourraient-elles se plaire… sur la Lune ? « Les déserts froids de l’Antarctique sont probablement ce qui se rapproche le plus d’une planète extraterrestre », souligne Cesar Amaral, astrobiologiste à l’université d’État de Rio de Janeiro. Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont essayé de faire pousser des échantillons en laboratoire dans un substrat de régolithe (fine couche superficielle recouvrant la roche-mère) lunaire et martien. Aucun résultat sur le sol martien. En revanche, dans les conditions lunaires, les plantes poussent de manière comparable à ce qui s’observe en Antarctique, malgré la pauvreté du sol en nutriment essentiels (azote, phosphore, etc.). Des résultats similaires avaient été obtenus en 2022 par la Nasa avec d’autres espèces cultivées sous LED.
Des obstacles difficiles à franchir
Ces deux plantes pourraient ainsi être les premiers candidates à une végétalisation de la Lune. Leur présence pourrait enrichir le sol en azote, ce qui ouvrirait la voie à d’autres espèces – et pourquoi pas à de l’agriculture. Les obstacles à surmonter restent nombreux. On ignore, pour l’heure, si ces deux espèces supporteraient par exemple une gravité très basse. Même si elles s’en avèrent capables – c’est le cas de nombreux végétaux [lien en anglais sur le site de la Nasa], comme le montre le « jardin galactique » cultivé à bord de la Station spatiale internationale ou le micro-jardin lancé en orbite à bord d’un satellite par la Nasa en 2020 -, des problèmes considérables subsistent. D’une part, les conditions extrêmes de température, qui oscillent journellement à l’équateur entre +120°C et -170°C la nuit en moyenne. L’absence d’atmosphère empêche la réverbération du rayonnement solaire et la conservation de la chaleur par effet de serre. Si des végétaux peuvent supporter le froid antarctique, et peut-être le froid lunaire, pourraient-ils en même temps supporter l’extrême chaleur ? Le problème de l’eau d’autre part. L’eau est très certainement présente sur la Lune, mais elle est difficilement accessible, dans le sous-sol, piégée dans les roches ou le verre volcanique. Les choses se compliquent en surface. Avec les chaleurs extrêmes, l’eau potentielle se vaporise et n’est pas retenue en raison de la gravité trop faible (6 fois plus faible que sur Terre). De l’eau peut sans doute subsister à l’état solide, sous forme de glace, dans certaines conditions : dans certaines régions polaires, au fond des cratères où règnent une nuit éternelle et des températures très basses, jusqu’à -270°C (l’absence de lumière est rédhibitoire pour des organismes photosynthétiques, si résistants soient-ils au froid). Mais la présence durable d’eau liquide est difficilement envisageable. Enfin, la quasi-absence d’atmosphère est un défi de taille. Trop petite, la Lune exerce une attraction trop faible pour retenir son atmosphère. Même si elle y parvenait, cette atmosphère serait balayée par les vents solaires à cause de l’absence de champ magnétique. Difficile alors d’imaginer des plantes capables de pousser sur le sol lunaire. L’implantation d’algues est exclue faute d’eau liquide. Mais les plantes terrestres ont besoin d’oxygène et de dioxyde de carbone sous forme gazeuse.

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