
Est-il normal de bannir Anna Karenine de Netflix, d’ajourner un cours sur Dostoievski, de déprogrammer la soprano Anna Netrebko ou le chef d’orchestre Valery Gergiev ?
Le boycott d’œuvres ou d’artistes russes se pratique sporadiquement en Occident depuis l’offensive déclenchée contre l’Ukraine en 2022. Logiquement, cela fait polémique. N’est-il pas contre nature de censurer des auteurs ou leurs interprètes pour leur nationalité quand on prétend défendre la liberté et la démocratie ? En ouvrant sur ce débat, Victoire Feuillebois, spécialiste de littérature russophone, entend d‘abord faire un peu de ménage.