Don d'ovule, don de sperme, le prix des stéréotypes

Pourquoi les dons de gamètes sont-ils considérés différemment selon qu'il s'agit d'ovules ou de sperme ? La sociologue Rene Ameling s'est penchée sur la question.

Ovule et spermatozoïdes, image de synthèse sur fond bleu.

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Aux États-Unis, le don de gamètes est rémunéré. Mais cette rémunération est nettement supérieure pour les femmes (l’équivalent de 3 000 euros environ par don d’ovule) que pour les hommes (entre 35 et 70 euros pour un échantillon de sperme convenable). Comment expliquer une telle différence ? La procédure médicale est-elle plus lourde et contraignante pour elles ? Pas vraiment. Les femmes subissent certes un traitement hormonal pendant six semaines et un acte de chirurgie pour prélever l’ovule. Mais l’homme doit, lui, signer un contrat où il s’engage à fournir un ou deux échantillons hebdomadaires de sperme pendant un an, chaque « livraison » devant être précédée d’une période d’abstinence sexuelle de 48 heures. Autre explication possible : la loi de l’offre et de la demande ferait que l’ovule serait un bien beaucoup plus rare, et donc plus cher. Mais là encore, ça ne tient pas : si les femmes produisent un petit nombre d’ovules, il existe un grand nombre de candidates au don, alors que les banques de sperme ont du mal à trouver de bons candidats.