Tous ensemble, tous ensemble ! Pourquoi marche-t-on à plusieurs ?

La science le montre : du cortège revendicatif à la rando entre amis en passant par les sorties canines, cheminer ensemble rend plus zen, plus motivé, plus sociable… et parfois plus amoureux.

Tous ensemble, tous ensemble ! - Les Grands Dossiers des sciences humaines n°79

© Ferran Feixas / Unsplash

« Je marche seul », scandait le chanteur le plus populaire de France, Jean-Jacques Goldman. Visiblement, se faire « acteur et voyeur » pour se « noyer d’ailleurs » lui amenait du bien. Et pour cause, la marche solitaire permet de s’aérer l’esprit, se changer les idées, en prenant un minimum soin de son corps. Mais la psychologie sociale nous enseigne que la marche à plusieurs, c’est encore mieux. Alors, que ratait-il en marchant seul, JJG ?

Les Français sont renommés dans le monde entier autant pour leur gastronomie que pour leur promptitude à la manifestation. Mais c’est si bon de râler tous ensemble ! Pour le corps, le moral… et l’identité 1. Parce qu’alors on ne marche pas uniquement contre quelque chose ou quelqu’un : on marche avec d’autres.

Qui pensent ou ressentent la même chose que nous. En se battant pour plus grand que soi, on se dit que le collectif dépasse la simple somme de nos individualités. Se trouver dans la rue avec des gens qui partagent nos convictions renforce ainsi notre identité sociale (« Je suis un/e/ citoyen/ne/ engagé/e/ et sensible à ce que je crois utile pour mes valeurs, mon pays, l’humanité entière… »), notre sentiment de cohésion (« Je ne suis pas d’accord, donc je ne me laisse pas faire, et j’agis en cohérence avec mes idées au lieu de pester dans mon coin ») et la confiance en soi (« Je suis quelqu’un de bien, tout de même »).

Amélioration du sentiment d'autoefficacité

S’en trouve également conforté ce qu’on appelle le sentiment d’autoefficacité (« Je me sens capable d’influer sur le monde, même à ma petite échelle… qui n’est d’ailleurs plus si petite, grâce à la foule »). Par définition, en marchant, on refuse de rester immobile, ce qui s’avère crucial aussi pour contrer l’abattement et l’anxiété, surtout dans des contextes de crise sociale ou écologique. Tous ces bénéfices s’observent même lorsqu’on est peu habitué au militantisme.

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