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Psychologie de la connerie : vieilles souches et nouveaux variants

Psychologie de la connerie : vieilles souches et nouveaux variants. Illustration du dossier sur la connerie du magazine Sciences Humaines

© Avoine

  • Publié le 23 juillet 2025
  • Contributeurs

    Laurent Auzoult, Enrick Barbillon, Laurent Bègue-Shankland, Nick Chater, Antonio Damasio, Jean-Paul Demoule, Sebastian Dieguez, Aaron James, François Jost, Béatrice Kammerer, Samuel Lacroix, George E. Marcus, George Marshall, Delphine Oudiette, Steven Pinker, Romina Rinaldi, Robert Sutton, Yves-Alexandre Thalmann

  • Coordonné par Jean-François Marmion
  • contenu 27 articles

Vous allez déguster

C’est en 2018 (après Jésus-Christ) que l’honorable Sciences Humaines adouba votre serviteur pour convier des psychologues, philosophes, historiens, écrivains, journalistes, linguistes, politistes et autres sémioticiens à parler des andouilles. Des truffes, et des bananes. Et des fats. Et des sots, des zozos, des bourrins, des bouffons, des brutes et des butors. Pour appeler un chat un chat : des CONS (et des connes aussi, rassurez-vous). De nous tous, donc, tant il nous arrive de faire, dire ou penser des conneries plus ou moins amusantes, attendrissantes, ridicules, dévastatrices, et contagieuses, l’obstination marquant la pente glissante de la connerie accidentelle à la connerie structurelle.

S’ensuivirent les contributions ou entretiens de plus d’une centaine de connologues patentés, au fil de quatre ouvrages collectifs et de productions annexes pour Sciences Humaines.

Depuis 2018, la crise des Gilets jaunes, le Covid et ses confinements, la dissolution française, le wokisme, la résurrection du trumpisme, l’invasion de l’Ukraine, le 7 octobre en Israël et ses conséquences sur Gaza et ailleurs, l’irruption de ChatGPT (et oui, oui, j’en oublie) furent le prétexte à de telles horreurs inédites et de telles irritantes âneries venues d’à peu près tous les côtés que la connologie se doit de poursuivre sa vaine, besogneuse et donquichottesque mission. Car avec la connerie, on n’est jamais blasé, jamais déçu. Jamais au bout de nos peines et de nos surprises. La route est sans fin. Cahotante, bourbeuse, tantôt tristoune, tantôt folâtre, sans aire de repos à l’horizon.

Ce numéro vous propose un panaché de textes et entretiens connologiques d’anthologie, parmi lesquels de nombreuses nouveautés. Comme un panier garni avec de gros morceaux de têtes de linotte dedans, à savourer en s’y cassant les dents. C’est promis, vous allez déguster… Bonne lecture quand même !

Jean-François Marmion
Votre con de chevet.

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Hors-séries Sciences Humaines n°32

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août - septembre 2025

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Pour approfondir le sujet

Les ouvrages faits maison

Les incontournables

  • Daniel Kahneman, Système 1/Système 2 : les deux vitesses de la pensée, Flammarion, 2016.
  • Daniel Kahneman, Olivier Sibony et Cass R. Sunstein, Noise : pourquoi nous faisons des erreurs de jugement et comment les éviter, Odile Jacob, 2021.
  • Rolf Dobelli, Arrêtez de vous tromper ! 52 erreurs de jugement qu’il vaut mieux laisser aux autres…, Eyrolles, 2012.
  • Gérald Bronner, L’Empire de l’erreur : biais cognitifs et société, PUF, 2023.
  • Harry G. Frankfurt, De l’art de dire des conneries, 10/18, 2006.
  • Sebastian Dieguez, Total bullshit ! Au cœur de la post-vérité, PUF, 2018.
  • Maxime Rovère, Que faire des cons ? Flammarion, 2019.
  • Robert Sutton, Objectif Zéro-sale-con, Vuibert, 2007.
  • Paul Watzlawick, Faites vous-même votre malheur, Seuil, Points Essais, 2014.
  • Emmanuelle Piquet, Comment rater son couple à coup sûr, Les Arènes, 2024.
  • Aaron James, Assholes: A Theory, John Murray Business, 2012.
  • Albert Ellis, How to Stubbornly Refuse to Make Yourself Miserable. About Anything - Yes, Anything ! Robinson, 2019.

Notre coup de cœur

Carlo M. Cipolla, Les Lois fondamentales de la stupidité humaine, PUF, 2012.

Historien de l’économie, puis, peu à peu, d’un peu tout, ce professeur de Berkeley (entre autres) livre dans une plaquette lapidaire ses cinq lois de la stupidité :

  1. La stupidité est plus répandue qu’on ne le croit. Dans absolument tous les milieux.
  2. Elle ne dépend d’aucune autre caractéristique. Ni le niveau d’éducation, ni la richesse, ni la fonction sociale, ni même le degré de lecture de Sciences Humaines ne prémunissent contre la stupidité. (Mais à notre avis, Sciences Humaines ne peut pas faire de mal !)
  3. Le comportement stupide nuit aux autres... et à soi-même. C’est le cœur du problème. Cipolla définit la stupidité non par l’intention, mais par les conséquences : est stupide celui dont les actes causent un tort à autrui sans en retirer de bénéfice personnel, voire en subissant lui-même un préjudice.
  4. On sous-estime toujours le potentiel destructeur de la stupidité.
  5. La stupidité, de par son imprévisibilité, rend plus dangereux que le criminel rationnel.

Un essai pionnier toujours aussi savoureux !